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  • Photo du rédacteurDocteur Cristian-Doru POP

C'est quoi le PSA?

Dernière mise à jour : 16 avr. 2022

Le PSA est une protéine produite et secrétée par le tissu prostatique normal et tumoral. Son taux dans le sang peut être évalué facilement en faisant une prise de sang pour analyse au laboratoire. Le résultat est une valeur exprimée en nanogrammes par millilitre.

On peut constater une augmentation du taux de PSA dans plusieurs situations mais principalement cette analyse est utilisée pour le diagnostique et le suivi d'un cancer de la prostate. Souvent le PSA est corroboré avec l'examen de la prostate par toucher rectal pour orienter le bilan.


Autre que le cancer de la prostate, il existe plusieurs entités qui peuvent faire augmenter le taux de PSA :

  • une infection prostatique (prostatite) - souvent d'étiologie bactérienne, génère une inflammation prostatique importante qui a comme résultat une augmentation importante de l'inflammation prostatique (et de l'activité de cellules)

  • une stimulation de la prostate - souvent mécanique, due aux rapports sexuelles, une constipation importante, l'examen par toucher rectal, une chirurgie prostatique. En gros tout ce qui peut comprimer/toucher la prostate entraîne un surplus de production et libération dans le sang de la protéine du PSA.

  • l'hyperplasie prostatique ou l'adénome de prostate - la production de PSA est en relation directe avec le volume prostatique. L'évolution naturelle de la prostate est de grossir avec l'avancement en age. Son évolution diffère entre individus ainsi qu'il n'existe pas une corrélation permettant d'estimer la taille de la prostate en fonction de l'âge.

Il n'existe pas d'argument en faveur d'une relation de causalité entre ces différents pathologies bénignes et l'apparition d'un cancer de la prostate. Par contre la présence concomitante d'un cancer avec une autre pathologie prostatique est possible ainsi que l'apparition ultérieure d'une tumeur prostatique.



Le dosage du PSA : quand et combien?


Les urologues et souvent les médecins traitants proposent de réaliser des dosages de PSA à partir de l'âge de 50 ans pour la population générale. Certaines populations sont plus à risque de développer un cancer prostatique : origine africaine et antillaise, antécédents familiaux de cancer de la prostate ou de cancer du sein. Dans ces cas il est conseillé de commencer le dépistage plutôt, autour de l'âge de 40-45 ans.


Il n'existe pas vraiment de taux de PSA normal ou anormal dans le sang. En réalité le PSA peut varier avec le temps. Historiquement on a considéré la limite de 4 ng/ml comme le seuil en dessus duquel on doit conseiller la réalisation des biopsies de la prostate pour le dépistage du cancer. Cependant, il y a des hommes avec un PSA inférieur à 4 ng/ml qui vont avoir un cancer prostatique, comme il y a des PSA supérieures à 4 ng/ml en dehors de toute malignité. Cela est expliqué par d'autres facteurs contribuant à l'augmentation du PSA : infection, stimulation, grosse prostate ou à la diminution de son taux : traitements de l'adénome prostatique symptomatique avec Finasteride (Chibro-Proscar) et dutasteride (Avodart). Les valeurs du PSA peuvent varier légèrement entre différents laboratoires.


Il n'y a pas de seuil de PSA en dessus duquel on doit conseiller une biopsie prostatique mais, une valeur plus élevé présente plus de risque pour la présence d'un cancer de la prostate. Toutefois, la décision de réaliser une biopsie prends en considération plusieurs éléments en plus de PSA : le toucher rectal, l'IRM prostatique, les antécédents du patient, son âge et parfois son inquiétude.



Un dosage de PSA élevé : et alors ?


La découverte d'un taux de PSA élevé chez un patient autrement asymptomatique n'est pas forcement raison d’inquiétude. Un deuxième dosage de contrôle et confirmation est souvent demandé à faire pratiquer 3 à 6 mois plus tard. Si le PSA est toujours augmenté lors du contrôle mais la prostate n'est pas suspecte à l'examen clinique on peut, en fonction de cas, continuer avec une surveillance par PSA et toucher rectal. Parfois une imagerie par IRM prostatique multi-paramétrique ou bi-parametrique est proposée à la recherche des lésions tissulaires suspectes. Par contre la découverte des nodules au toucher rectal ou une augmentation ultérieure du PSA sans argument pour une infection urinaire impose la réalisation d'une IRM prostatique.


En cas de suspicion de cancer de la prostate (PSA augmenté, nodule prostatique au toucher rectal ou lésion suspecte sur l'IRM) on doit proposer d’effectuer des biopsies de la prostate. Pendant la biopsie on prélève plusieurs fragments de tissu prostatique à l'aide des aiguilles qui sont insérées dans la prostate, souvent par voie trans-rectale sous guidage échographique et après une anesthésie locale. Les fragments sont ensuite analysés au microscope par un anatomopathologiste. Habituellement on reçoit le résultat 2 à 3 semaines après la biopsie.



Limitations du PSA


Des résultats faux-positives et faux-négatifs existent. Un élévation du PSA non liée au cancer peut générer beaucoup d'anxiété pour le patient et sa famille. Les biopsies de la prostate peuvent précipiter des infections, douleur et saignements. Un faux-négatif serait un taux de PSA très bas et en conséquence rassurant, malgré la présence d'un cancer de la prostate nécessitant une prise en charge.


Mais trouver un cancer de la prostate n'est pas toujours bénéfique. Le PSA permet aussi parfois de diagnostiquer des petits tumeurs, asymptomatiques et peu agressives qui ne serait peut-être jamais responsables des complications et ne poserait pas de risque vital non plus. L'ennui réside dans les complications des différents traitements utilisés pour éradiquer le cancer : fuites urinaires, troubles érectiles, infections urinaires etc.

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